Assiette à décor du « Jugement de Paris » en camaïeu carmin. Chine, Qianlong

Décorée dans les émaux de la famille rose, la scène centrale représente Paris, drapé et tenant un bâton, assis sur un rocher auprès de son chien étendu, offrant une pomme d’or à Vénus, encadrée par Junon et Minerve, tandis que Cupidon est assis à leurs pieds. L’aile est bordée d’une frise dans le style de Du Pasquier.

PAYS : Chine
ÉPOQUE : Qianlong (1735-1795), ca. 1740-1750
MATIÈRE : Porcelaine
TAILLE : 23 cm
RÉFÉRENCE : E684
STATUT : disponible
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Une assiette identique, provenant de la collection de Louis Damon (1860–1947), est illustrée par Hervouët et Bruneau dans La Porcelaine des Compagnies des Indes à Décor Occidental, 1986, p. 310, no 1373. »

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L’histoire représentée sur cette assiette évoque l’épisode qui, selon une version de la mythologie grecque, mit en marche la chaîne d’événements conduisant à la guerre de Troie. Les déesses Héra, Aphrodite et Athéna se disputaient pour savoir laquelle était la plus belle. Paris, prince de Troie, fils de Priam et réputé être l’homme le plus beau du monde, fut chargé de les départager et d’attribuer le prix : la pomme d’or de la discorde, portant l’inscription kallisti (« à la plus belle »). Dès ses premières représentations, ce sujet a fait l’objet de nombreuses interprétations dans une grande variété de support.

La source visuelle traditionnellement avancée pour cette version du Jugement de Paris est une gravure d’après un tableau aujourd’hui conservé à la National Gallery et attribué à Pierre Paul Rubens (1577–1640). Il a également été suggéré que la composition dériverait en dernière analyse d’une gravure de Marcantonio Raimondi, vers 1510–1520, d’après un dessin de Raphaël. L’estampe de Raimondi inspira de nombreuses réinterprétations ultérieures, tant dans l’estampe que sur toile, notamment une composition de Rubens aujourd’hui conservée au Prado.

On connaît de multiples variantes de ce motif sur la porcelaine de Chine d’exportation, différant par leurs gammes chromatiques, la disposition des figures ou encore une grande diversité de bordures — l’une d’entre elles incluant même des vues de Plymouth. La scène centrale, toutefois, varie relativement peu, contrairement aux bordures. Il est donc très probable que plusieurs services de porcelaine d’exportation distincts aient été produits sur plusieurs années, chacun réinterprétant ce même modèle. La période de production semble s’étendre du milieu des années 1740 jusqu’aux années 1760.

La décoration en camaïeu carmin compte parmi les variantes les plus rares de ce motif.

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