Bol famille rose à décor européen. Chine, Qianlong

Le bol est décoré à l’extérieur d’un grand médaillon ovale renfermant une scène finement peinte. La scène représente trois personnages debout dans un paysage en plein air : deux hommes vêtus de longues redingotes violette et rose, coiffés de chapeaux de type tricorne, et un troisième homme portant un vêtement bleu et un large sac sur le dos. À l’arrière-plan, on distingue d’autres figures travaillant dans des champs avec des meules de paille. La scène est encadrée à droite par un arbre, sous un ciel légèrement nuageux.

Le bord du bol est souligné d’un fin filet rouge de fer. Juste sous le bord intérieur court une frise continue de fleurs richement colorées, comprenant des fleurs roses, violettes, bleues et rouges, agrémentées de feuilles vertes.

PAYS : Chine
ÉPOQUE : Qianlong (1735-1795), circa 1775
MATIÈRE : Porcelaine
TAILLE : 14 cm x 7 cm
RÉFÉRENCE : E578a
PROVENANCE : The Angelo Castelo Branco Cerqueira Caldas Collection, 1990, no. 183
STATUT : disponible
Informations supplémentaires​ :​

Cette décoration était autrefois attribuée à une représentation de Ferdinand IV de Bourbon, roi de Naples, dont l’un des plaisirs consistait à parcourir la campagne avec sa suite pour offrir du vin aux paysans.

Pour un plateau portant ce décor, voir : Hervouët & Bruneau, La Porcelaine des Compagnies des Indes à décor occidental, 1986, p. 220, no. 9.76.

Le modèle gravé ayant servi de source à cette scène a été identifié par Will Motley comme Les Moissonneurs (1768) — The Reapers. Il s’agit d’un opéra comique de Charles-Simon Favart (1710–1792), mis en musique par Egidio Romualdo Duni (1708–1775). Une petite suite de planches fut réalisée par Charles Eisen pour illustrer l’histoire ; elles furent également appréciées comme de simples images de genre pastoral.

La suite de six dessins de Charles-Dominique-Joseph Eisen (1720–1778) fut publiée en 1768 chez Petit, rue du Petit-Pont à Paris, sous forme de petits ovales accompagnés de vers tirés de l’opéra. Certains furent gravés par Pierre-Adrien Le Beau (1748–1810), et au moins un par Emmanuel Jean Nepomucène de Ghendt (1738–1815), actif à Paris dès 1766 et auteur de nombreuses illustrations d’ouvrages d’après Eisen. Les estampes semblent rares, et aucune édition du texte les contenant n’a encore été retrouvée, ce qui suggère qu’elles furent probablement publiées et vendues indépendamment.

Parmi les six planches, quatre se retrouvent sur des services à thé chinois en famille rose des années 1770, avec des bordures variables. Un exemple de l’estampe VI, représentée sur notre bol, est conservé au Rijksmuseum d’Amsterdam (RP-P-OB-52.616).

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