Vase tianqiuping à décor des « Cent Antiquités ». Chine, Yongzheng

Le vase, de forme boule à long col cylindrique, est décoré en émaux de la famille rose d’un riche motif de Cent antiquités. Au centre, un vase orné de motifs brocardés repose sur un socle stylisé. Il contient un assortiment d’objets d’érudition: pinceaux, sceptre ruyi, éventail replié et rouleaux, symboles des arts lettrés et de la culture savante. De part et d’autre, d’autres vases garnis de grandes fleurs éclatantes — pivoines, lotus et feuilles d’automne — s’épanouissent en compositions asymétriques. Le col est ceint d’une bordure brodée à motifs floraux, exécutée dans une palette mêlant le rouge de fer, le turquoise, le jaune et des rehauts or, tandis que la base est soulignée d’une frise de feuilles en écailles rouges.

PAYS : China
ÉPOQUE : Yongzheng (1723-1735)
MATIÈRE : Porcelaine
TAILLE : 22 cm
RÉFÉRENCE : E807
STATUT : vendu
Informations supplémentaires​ :​

Le décor des « Cent Antiquités » (baigu / bogu) constitue l’un des grands thèmes du répertoire lettré chinois. Il rassemble une série d’objets liés au culte des antiquités et à la culture savante : vases archaïsants, brûle-parfums, cloches et bronzes rituels, sceptres ruyi, pinceaux, sceaux, rouleaux de peinture ou de calligraphie, éventails et autres attributs de l’atelier du lettré. Souvent accompagnés de fleurs nobles, de lingzhi ou de symboles auspicieux, ces éléments composent un vocabulaire visuel célébrant l’érudition, la moralité et le raffinement intellectuel.

Apparu à la fin des Ming et largement diffusé au début des Qing, ce motif connaît sous Yongzheng et Qianlong un essor considérable, notamment sur les porcelaines en émaux de la famille rose. Les ateliers de Jingdezhen et de Canton en offrent alors des interprétations particulièrement élégantes, où les objets semblent flotter librement dans l’espace ou s’assembler en compositions équilibrées. Représentant à la fois la permanence des traditions et le goût pour les antiquités classées, ce décor exprime des vœux de prospérité, de longévité et de culture, tout en reflétant l’idéal esthétique de l’élite lettrée chinoise du XVIIIᵉ siècle.

La forme tianqiuping (天球瓶), littéralement « vase à sphère céleste », se distingue par son corps globulaire parfaitement rond surmonté d’un long col cylindrique. Apparue à l’époque Ming et reprise avec éclat sous les Qing, cette silhouette élégante constitue l’un des modèles les plus emblématiques de la porcelaine impériale. Sa géométrie pure, évoquant l’harmonie du ciel et de l’ordre cosmique, en fait un support privilégié pour les décors les plus ambitieux, notamment sous les règnes de Yongzheng et de Qianlong. Le tianqiuping était destiné avant tout à l’apparat, souvent exposé dans les salles d’apparat ou les cabinets impériaux, où sa présence majestueuse et son équilibre formel incarnaient le raffinement esthétique et la virtuosité technique. Cette forme est particulièrement en porcelaine de Chine d’exportation.

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