Assiette imari armoriée pour le marché français (Thomas-Auguste Miniac de Saint-Malo). Kangxi

Peinte dans la palette Imari avec au centre en bleu sous couverte, rouge-de-fer et or les armoiries de la famille Miniac, Écartelé : en 1 et 4, de gueules, à l’aigle éployée d’argent, accompagnée de cinq billettes des dernières, trois et quatre ; en 2 et 3, d’azur, à la croix cantonnée de quatre croissants d’or.

PAYS : Chine
ÉPOQUE : Kangxi period (1662-1722), circa 1710
MATIÈRE : Porcelaine
TAILLE : 21,5 cm
RÉFÉRENCE : D155
PROVENANCE : Christie’s NYC, The Benjamin F. Edwards III Collection of Chinese Export Porcelain, Part II, 22 janvier 2003, lot 151.
STATUT : vendu
Œuvres en rapport :​

Pour un grand plat, voir Sotheby’s Monaco, Belle Collection de Porcelaines de Chine et Objets d’Art Chinois, 22 juin 1987, lot 1427.

Pour une autre paire de grands plats, voir Cohen & Cohen, Bedtimes stories, 2004, p. 7, no. 3.

Informations supplémentaires​ :​

Ce service a dû être commandé par Thomas-Auguste Miniac, sieur de la Moinerie (1676-1712). Embarqué dès l’âge de quinze ans, il fut l’un des meilleurs capitaines corsaires de sa génération, l’émule et presque l’égale de Duguay-Trouin. Comme celui-ci, il commanda un corsaire à vingt ans et fut intégré dans le corps des officiers de la Marine royale avec un brevet de capitaine de frégate. Il se vit confier au cours de la Guerre de Succession d’Espagne le commandement de vaisseaux de guerre, comme la Superbe, de 56 canons, en 1708, armée par Chappedeleine, sur laquelle il accomplit plusieurs courses fructueuses jusqu’à sa capture en 1710. Libéré par échange, il commanda le vaisseau la Fidèle durant l’expédition de Rio-Janeiro en 1711. Il périt au retour dans le naufrage de son vaisseau, assailli par une tempête au large des Açores en janvier 1712.

Ce service a pu être commandé aussi par Pierre Miniac, sieur de la Moinerie (1644-1705). Après avoir commandé des frégates sur la ligne de Cadix, il s’affirma comme un négociant de bonne envergure, capité à 150 livres, armant pour Terre-Neuve et la course entre 1690 et 1705. II acquit la noblesse par achat d’une charge de conseiller-secrétaire près du Parlement de Pau, exercée jusqu’à sa mort. Marié en 1673 à Anne Géraldin, il en eut 14 enfants, dont une fille Anne, mariée en 1711 à Michel Locquet de La Chardronnière, et plusieurs fils qui naviguèrent comme officiers et capitaines. Parmi ceux-ci signalons surtout l’aîné :

Ce service a aussi pu être commandé par Thomas Miniac, sieur de La Villeneuve (1647-1722). Frère cadet de Pierre Miniac, capitaine de frégate sur la ligne de Cadix dans les années 1680, il s’orienta vers les offices de finances locales à partir de 1690 (receveur des deniers communs et d’octroi) et semble avoir participé à des sociétés de fermes d’impôts. Marié en 1695 à Marie-Anne Bourgault il en eut deux filles : l’une épousa le grand négociant Hyacynthe Chappedeleine en 1706 ; l’autre Marie-Rosalie, mariée à Jean Nouail du Parc en 1709, se remaria en 1725 avec Nicolas Magon de la Gervaisais, lieutenant général des Armées du Roi.

Ce service aurait pu encore moins probablement être commandé par Charles-Thomas de Miniac (1690-1746 – Saint-Malo), seigneur de La-Ville-ès-Nouveaux et du Tressaint. En 1728, il épouse Anne Fournier de Varennes (Saint-Domingue, Haiti), avec laquelle il a deux enfants. Elle est la fille de Jean, lieutenant-colonel de la cavalerie de Saint-Domingue, Conseiller supérieur du Cap Français (Haïti).

Cette commande, parmi les premières pour la France, est à rapprocher de celle du Régent, Philippe d’Orléans, datée vers 1715.