La tasse est décorée aux armes des Le Loup de la Billais, De gueules, à deux fasces d’argent, chargées, une de trois étoiles de sable (ici d’azur), la deuxième de deux étoiles de sable (ici d’azur).
La tasse est décorée aux armes des Le Loup de la Billais, De gueules, à deux fasces d’argent, chargées, une de trois étoiles de sable (ici d’azur), la deuxième de deux étoiles de sable (ici d’azur).
Une tasse identique est conservée au Château des Ducs de Bretagne à Nantes.
Ce service à thé fut commandé par Louis-Antoine Le Lou(p) de la Billais de la Série, né à Nantes en 1733 et décédé dans la même ville en 1794. Il était conseiller au parlement de Bretagne. Lors de l’abolition des privilèges, dans la nuit du 4 août 1789 à l’instigation du Club Breton de Paris – futur Club des Jacobins – les Lois privées de la Bretagne disparurent, ainsi que son Parlement et toutes les charges qui y afférent. Monsieur Le Loup de La Biliais se retira sur ses terres, à proximité de Saint Étienne de Montluc.
Depuis le 13 septembre 1791, il est l’objet d’un harcèlement par la municipalité de Saint Étienne de Montluc « car des messes célébrées par des prêtres réfractaires sont l’occasion de grands rassemblements de cinq à six cents personnes et représentent des risques de troubles à l’ordre public. Les messes ne doivent être célébrées que dans les chapelles des lieux privés. Les prêtres concernés, les abbés Auffray, Blanchet, Bizeul et Urien sont obligés de se retirer à Nantes, sinon ils y seront conduits par la force armée ».
Malgré de nombreuses vexations qu’il subit courageusement, Louis-Antoine Le Loup de La Bilais est l’objet d’une dénonciation auprès de la Garde nationale de Savenay le jeudi 28 novembre 1793 : les mouchards auraient vu, dans les ténèbres, un prêtre s’introduire dans le château de La Biliais. Vers onze heures, les soldats arrivent, fouillent la maison, ne trouvent rien dans un premier temps puis trouvent dans le pavillon, à gauche sur le cliché, un portefeuille contenant des papiers religieux « et « des insignes du fanatisme et de la superstition » (des images du Sacré-Cœur). Sommé de dénoncer le prêtre, Monsieur de La Biliais refuse. Monsieur Le Loup de La Biliais, sa femme et leurs deux filles sont alors faits prisonniers et emmenés, ligotés, vers la maison commune, ancien presbytère où « règne » Jourdan, curé apostat, dénonciateur et ennemi de la famille Le Loup.
Louis-Antoine fut emprisonné aux Saintes Claires (en face de la mairie de Nantes) et sera guillotiné, sur ordre de Jean-Baptiste Carrier, le 17 janvier 1794. Son épouse et leurs deux filles, furent enfermées au Bon Pasteur (actuel presbytère de l’église Saint Nicolas à Nantes). Elles furent « jugées » en l’hôtel de Bellisle et guillotinées le 7 mars 1794.
Il était le fils de Louis Antoine Le Loup (1696 – 1763), chevalier, seigneur de La Billiais et de Marie Berthrand de Coeuvres. Il épousa en 1761 Anne-Claire Cottineau de la Cassemichère (1745-1794). Le couple avait six enfants, deux filles et quatre garçons dont trois émigrèrent. Le quatrième, Jean-François se cacha pendant la fouille de la maison avec l’abbé Camaret qui s’y était réfugié.
La famille Le Lou ou Le Loup est une famille éteinte originaire de Bretagne. Elle se fait connaître au XVIe siècle dans le négoce international. Elle occupe ensuite les offices de maître des comptes et de maire de Nantes.