Théière famille rose à décor réticulé. Chine, Yongzheng

Cette théière hexagonale est dotée d’une anse à oreilles, d’un bec court et courbé, ainsi que d’un couvercle bombé de forme hexagonale. Un motif de nid d’abeille mêlé de fleurs est ajouré sur chacune des facettes du corps ; le couvercle est lui aussi ajouré. Elle est peinte de fleurs et de motifs géométriques (« diaper patterns ») dans des émaux polychromes : rose, jaune vif, violet, vert et bleu lavande.

PAYS : Chine
ÉPOQUE : Yongzheng (1723-1735)
MATIÈRE : porcelaine
TAILLE : 13 cm
RÉFÉRENCE : E668
STATUT : vendu
Œuvres en rapport :​

Un exemplaire quasi identique est conservé dans la collection Chitra (inv. 72).

Une paire de théières famille rose de la même forme, provenant de la collection Robert Lehman, fait partie des collections du Metropolitan Museum of Art de New York (numéro d’inventaire : 1975.1.1706).

Informations supplémentaires​ :​

Ces pièces de porcelaine finement ajourées sont connues en chinois sous les noms de linglong ou guigong (littéralement, « travail du diable »).  Ces termes désignent un décor percé ou sculpté à jour, réalisé soit à la main (par découpe ou incision), soit à l’aide de moules. Ces objets sont souvent composés de deux parois : une paroi extérieure ajourée et une paroi intérieure pleine qui assure l’étanchéité ou la solidité de la pièce.

La porcelaine réticulée est extrêmement difficile à produire. Elle requiert une découpe d’une grande précision, effectuée lorsque la porcelaine est encore à l’état de “cuir” (semi-sèche). L’objet doit ensuite traverser les phases de séchage et de cuisson sans se déformer, se fissurer ou s’effondrer.

Des céramiques ajourées — bien que non nécessairement en porcelaine — apparaissent dès la dynastie Song (960–1279), notamment dans les céladons et les grès. Sous la dynastie Ming (1368–1644), les fours impériaux de Jingdezhen mettent au point un grand nombre de techniques ornementales nouvelles et raffinées, parmi lesquelles figure cette technique de réticulation extrêmement fine, connue sous le nom de linglong ou guigong. Le terme linglong provient à l’origine d’une expression onomatopéique évoquant le tintement léger des ornements en jade.