Modelée de manière naturaliste, la grue se tient debout à côté d’un prunus, sur une base ovale irrégulière évoquant une butte herbeuse. Son bec et ses pattes sont émaillés en vert ; des rehauts de noir définissent les plumes à l’arrière du cou et de la queue. Sa huppe est émaillée en rouge de fer. L’arbre, modelé séparément, émerge d’un creux dans la base, laquelle est rehaussée de taches vertes suggérant l’eau. Des fleurs de prunus roses ornent le pin, émaillé dans des tons de vert et de brun.
Deux figures similaires sont mentionnées dans l’inventaire de 1777 du Pavillon chinois de Drottningholm. L’une d’elles est illustrée par Are Setterwall dans The Chinese Pavilion at Drottningholm, 1974, p. 296, FE 85.
Quatre figures comparables figuraient dans la collection Copeland, aujourd’hui conservée au Peabody Essex Museum, et sont illustrées par William Sargent dans The Copeland Collection: Chinese and Japanese Ceramic Figures, 1991, p. 153-155, n° 70.
Un groupe très similaire appartenait également à la collection Tibor / Alvaro Conde, illustré par William Sargent dans Chinese Porcelain in the Conde Collection, 2015, p. 26.
La fleur du prunus (prunier), qui s’épanouit durant le « mois du printemps » (janvier/février), est l’emblème de l’hiver et un symbole de bon augure et de longévité. Laozi, le fondateur du taoïsme, serait né sous ses branches. Toujours très prisé, le motif de la grue se retrouve dans divers supports et formes, notamment sur les revêtements muraux du milieu du XVIIIᵉ siècle destinés au marché d’exportation.
Des figurines telles que celle-ci ont également inspiré des copies et interprétations européennes. Les exemples en porcelaine de Dehua furent les premiers modèles de cette forme exportés vers l’Occident.
