Assiette armoriée pour le marché français (Mahé de la Bourdonnais). Qianlong
De forme festonée, et décorée en bleu sous couverte avec sur l’aile un décor de rinceaux de feuillages. Sur le cavetto, une frise de treillages ponctuée par quatre cartouches. Au centre, les armes de Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais, Gouverneur général des Mascareignes, de l’Île de France et de Bourbon, d’argent (ici d’azur), à deux haches d’armes adossées de gueules (ici d’argent), surmontées d’un croissant de même. Avec la croix de chevalier de Saint-Louis (promotion de 1740).
- Origine :
- Chine
- Époque :
- Qianlong (12736-1795), ca. 1740
- Matière :
- Porcelaine
- Taille :
- 23 cm
- Référence :
- E251
- Statut :
- vendu
Oeuvres en rapport
Une assiette de ce service de table est conservée au Musée Guimet et illustrée par Michel Beurdeley dans Porcelaine de la Compagnie des Indes, Office du Livre, p. 157.
D’autres assiettes sont conservées au Musée de Saint-Malo, à Lorient au Musée de la Compagnie des Indes et au Musée Villèle.
Notice
Bertrand François Mahé de La Bourdonnais fut certainement l’une des figures les plus marquantes parmi les Français qui œuvrèrent dans l’Océan indien au XVIIIe siècle. Originaire de Saint-Malo où sa famille faisait partie de la bourgeoisie marchande, mousse à 10 ans, il fit campagne aux Indes et aux Philippines tout en étudiant les mathématiques. Lieutenant au service de la Compagnie des Indes en 1718, capitaine en 1724, il fit fortune dans le commerce entre Pondichery, la mer de Chine, et l’Afrique orientale et se fit remarquer des directeurs de la Compagnie qui lui confièrent en 1734 le gouvernement des îles de France et de Bourbon. Il déploya dans ces fonctions une activité incessante, développa l’économie et fit de l’île de France, une base navale indispensable relais entre la France et les Indes.
Capitaine de frégate dans la marine royale en 1740, il mena pendant la guerre de Succession d’Autriche une brillante campagne, battit une escadre anglaise à Nagapatam en juillet 1746 et s’empara de Madras. Entré en conflit avec Dupleix, qui ne comprenait pas l’importance essentielle de la force navale pour assurer la présence française aux Indes, il rentra en France, fut mis à la Bastille et vit ses biens confisqués. Défendu par Voltaire qui le considérait comme un « génie audacieux », libéré, il mourut à Paris le 10 novembre 1753. Esprit très en avance sur les idées de son temps, La Bourdonnais avait bien compris l’importance grandissante que prenaient les océans et la puissance navale dans la politique internationale.