Assiette royale en porcelaine de Chine (duc de Penthièvre). Yongzheng
Ornée au centre des armes du duc de Penthièvre assorties d’une grande ancre de marine, symbole de la charge de Grand Amiral de France, sur le pourtour de festons, sur l’aile de rinceaux fleuris et au revers de quelques bouquets floraux.
- Origine :
- Chine
- Époque :
- Yongzheng (1723-1735), ca. 1730
- Matière :
- Porcelaine
- Taille :
- 23 cm
- Référence :
- C821
- Statut :
- vendu
Oeuvres en rapport
Ce très grand service fut dispersé pendant la Révolution française et rares sont les pièces arrivées aujourd’hui jusqu’à nous.
Une assiette est illustrée par Michel Beurdeley dans Porcelaine de la Compagnie des Indes, Office du Livre de Fribourg, 1974. Fig 189, p. 198.
Deux plats et deux assiettes sont conservés dans les collections du château d’Anet.
Deux très grands plats sont conservés dans une collection privée.
Une aiguière et un autre grand plat dont partie des collections du Musée de Sceaux.
Un bourdaloue est conservé au Musée de la Compagnie des Indes à Port-Louis.
Un pot à lait faisait partie de la Tibor Collection (Christie’s NYC, 23 janvier 2020, lot 18).
Une paire de bougeoirs fait enfin partie d’une collection privée.
Notice
Ce service a été commandé pour Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre. Petit-fils de Louis XIV, fils unique de Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), prince légitimé, comte de Toulouse et de Marie-Victoire de Noailles.
Il est nommé grand amiral de France le 1er janvier 1734 en survivance puis en exercice en 1737 à la mort de son père, Louis-Alexandre, comte de Toulouse. Promu chevalier de la Toison d’or en 1740 et du Saint-Esprit en 1742.
Le duc de Penthièvre recueille l’énorme patrimoine foncier des enfants du duc du Maine, le prince des Dombes (mort en 1755), et le comte d’Eu (mort en 1775), comprenant les châteaux de Sceaux, d’Anet, d’Aumale, d’Eu, de Dreux et de Gisors. D’après l’ouvrage La Fortune disparue du roi Louis-Philippe de Jacques Bernot et Jean-Pierre Thomas, ses revenus annuels étaient évalués à 6 millions de livres, ce qui faisait de lui l’un des hommes les plus riches d’Europe.
Il passait beaucoup de temps au château de Rambouillet, où il était né et dont il fit embellir les jardins en les mettant à la mode du temps. En décembre 1783, il doit le céder à Louis XVI qui voulait un vaste domaine de chasse dans la forêt des Yvelines et trouvait son château de Saint-Hubert trop exigu.
Il rachète à la duchesse de Choiseul le magnifique château de Chanteloup près d’Amboise et le roi contraint le banquier Jean-Joseph de Laborde à lui céder, en 1784, son splendide château de la Ferté-Vidame. Ces deux domaines seront saisis comme biens nationaux à sa mort en 1793.
Le duc de Penthièvre possédait en outre les châteaux de Blois, d’Amboise, et de Châteauneuf-sur-Loire, ainsi que l’Hôtel de Toulouse à Paris, aujourd’hui siège de la Banque de France. Il séjournait aussi, à Passy, près de Paris, au château de Boulainvilliers. Grand bibliophile, le duc de Penthièvre était connu pour sa grande culture et son esprit d’ouverture
Il est intéressant de noter que les armes du comte de Toulouse se caractérisent par deux ancres passées en sautoir tandis que celles du duc de Penthièvre sur cette paire de plats n’en portent qu’une, car il n’était alors que grand amiral en survivance. Cela nous permet donc de dater ce service avant 1737, date à laquelle il devint grand amiral en exercice.