Informations supplémentaires :Les Vauborel sont issus d’une ancienne noblesse originaire de Normandie (Mortainais/Avranchin) et de Bretagne (Saint-Malo), avec plusieurs officiers au gouvernement de Saint-Malo.
Nicolas de Vauborel est né en 1671 à Antrain (Bretagne), et décède le 15 décembre 1742 à Saint-Malo. Il est lieutenant pour le roi au gouvernement de la ville et du château de Saint-Malo, et chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis le 12 avril 1718.

Nicolas de Vauborel épouse Perrine Bourgault de la Hanrière, qui lui apporte une dot importante d’un montant de 60.000 livres. Elle est la fille de Pierre Bourgault, sieur de la Hanrière, originaire de Paris, qui épouse vers 1663, Françoise Avril, originaire de Rennes et dont il eut 13 enfants nés à Saint-Malo entre 1665 et 1682. Pierre Bourgault s’affirma comme l’un des négociants importants de Saint-Malo dans le dernier quart du XVIIe siècle, intéressé à douze sociétés de navires en 1682-85. Après sa mort en 1696, sa veuve reprit la direction de la maison familiale, en association avec son gendre, Alain Le Breton de la Plussinais, qui avait épousé l’une de ses filles en 1692, Marie Bourgault.
Thomas Miniac, sieur de la Villeneuve (1647-1722), ainsi que son épouse, Marie Anne Bourgault, beau-frère et belle-soeur de Nicolas de Vauborel, figurent parmi les témoins du mariage. La famille Miniac est connue pour avoir réalisé une commande très similaire à celle de Nicolas de Vauborel, aussi dans la palette Imari. Elles figurent ainsi parmi les premières commandes armoriées pour le marché français.

Assiette aux armes de la famille Miniac, apparentée à Nicolas de Vauborel, Saint-Malo, vers 1715 (collection particulière)
Saint-Malo au début du XVIIIe siècle
Au début du XVIIIᵉ siècle, Saint-Malo est à la fois une place militaire stratégique et un port marchand majeur. Le gouvernement de la Bretagne était partagé en deux lieutenances générales et en plusieurs petits gouvernements particuliers, dont celui de Saint-Malo. Le gouvernement militaire comprenait un gouverneur, un commandant, un lieutenant du roi, un major, un colonel de brigade du génie.
Quoique ne faisant pas partie du gouvernement militaire, c’est le lieu de noter l’existence de la milice bourgeoise qui était partagée en bataillons et compagnies, elle aussi, mais qui dépendait de la communauté. Le maire en était le colonel. Il y avait 14 compagnies qui, chacune à tour de rôle, assurait le service. Chaque soir, la milice faisait des patrouilles et montait la garde aux portes de la ville. Depuis 1680, on vit se succéder dans cette place de gouverneur : Amador de Guémadeuc (1679), Pierre de Lannion (1710), Malo III de Coëtquen (1717), Hautefort (1727), Choiseul (1743), La Tour-Maubourg, Montazet, L’Hospital …
A coté du gouverneur, fonction parfois honorifique, occupée par un grand seigneur résidant souvent à la cour, se trouvait aussi un lieutenant que l’on appelait depuis un édit de 1692, lieutenant du roi. C’était lui le véritable gouverneur en ce sens que toute la charge et la responsabilité militaires lui incombaient. Il exécute ainsi le commandement militaire au quotidien, est responsable de la garnison, de l’entretien des fortifications, de l’alerte et de la coordination en cas d’attaque. Il représente le roi dans les cérémonies militaires et il a un rôle diplomatique local : il sert d’interface entre le pouvoir royal et les négociants malouins.
La défense de la ville de Saint-Malo s’effectuait grâce à l’infanterie composée de compagnies détachées de régiments royaux en Bretagne ; grâce à l’artillerie composée de la Compagnie des canonniers garde-côtes pour le service des batteries (citadelle, îlots, digues), grâces à des milices garde-côtes composées de population locale mobilisée en cas d’alerte pour manœuvrer pièces légères, surveiller la côte, et servir d’appoint aux troupes régulières, et enfin grâce à des capitaineries de côte : maillage de petits postes et corps de garde autour de la baie.
La défense de la cité s’effectuait aussi grâce à la flottille royale, des bâtiments légers stationnés dans la Rance pour patrouiller la côte. Les corsaires, armés par des négociants malouins, bien que privés, faisaient partie de la “défense élargie” en temps de guerre comme durant la Guerre de Succession d’Espagne ou la Guerre de Succession d’Autriche. La marine royale et les corsaires coopéraient ainsi pour le renseignement, le partage d’artillerie et l’escorte de convois. Le lieutenant du roi entretenait souvent des rapports étroits avec les négociants pour la logistique navale et la levée de corsaires.
Bibliographie : E. Frain, Les Du Vauborel, Normands et Bretons, leurs pays d’origine, leur archiviste, leurs premières alliances, 1886.