GALERIE NICOLAS FOURNERY

Ecuelle royale en porcelaine de Chine. Qianlong

De forme cylindrique, avec des anses saillantes à motif de coquilles en camaïeu bleu sous couverte, les flancs décorés avec une calebasse dans un plat sur une fleur de lotus et des coussinets, les armes de France encerclées avec les ordres du Saint-Esprit et de Saint-Michel, et surmontées d’une couronne royale, en dorure, et flanquées de tiges florales stylisées ; le couvercle assorti d’un bouton de préhension décoré d’un chrysanthème, avec trois fleurs de lys dorées alternant avec des médaillons fleuris.

Origine :
Chine
Époque :
Qianlong (1736-1795), ca. 1738-1740
Matière :
Porcelaine
Taille :
Hauteur : 10 cm / diam. 10.5 cm sans les anses / 16 cm avec les anses
Référence :
C942
Statut :
vendu

Provenance

Louis XV, roi de France (1710-1774), pour la salle à manger d’hiver du Château de Versailles

Oeuvres en rapport

Trois autres écuelles graduées provenant du même ensemble sont conservées dans les collections du Château de Versailles (acquises chez Christie’s NYC, Chinese Export Art Featuring the Hodroff Collection, Part IV, 17 January 2019, lot 390). L’une est illustrée dans Armoiries françaises et suisses sur la porcelaine de Chine au XVIIIe siècle, 2009, p. 38.

Pour une autre écuelle, voir Sotheby’s Monaco, Belle Collection de Porcelaines de Chine – La Collection du Docteur Julien Pergola et de divers amateurs, 23 juin 1986, lot 1181 (vendue 95.000 francs).

Pour deux autres écuelles, voir Sotheby’s NYC, The Collection Of Khalil Rizk, 25 avril 2008, lot 4 (l’une provenant de Ets M. Vandermeersch, Paris – vendue 60.000 USD).

Pour une autre écuelle, voir Christie’s NYC, English Pottery and Chinese Export Art, 28 janvier 2013, lot 492.

Une dernière écuelle, voir Christie’s Monaco, Collection Théodore-Aubanel, 22 octobre 1998, lot 48.

D’autres pièces du service sont connues comme de grands plats, un bougeoir, une théière, un huilier-vinaigrier, un bassin côtelé, des couteaux, des raffraïchissoirs, une écuelle ou un pot à oille.

Bibliographie :

La Chine à Versailles. Art et diplomatie au XVIIIe siècle, 2014, pp. 95 – 101.

Stéphane Castelluccio, Le service de porcelain de Chine aux armes de Louis XV, L’Objet d’Art, April 2011, pp. 66-72.

Notice

Pour suivre la mode, le roi Louis XV ordonna en 1733 à la Compagnie française des Indes Orientales de faire exécuter en porcelaine de Chine douze bidets aux armes du roi. Compte-tenu des délais de fabrication et des huit à neuf mois de traversée, Louis XV les reçoit entre 1735 et 1737. Cette première commande fut probablement un test et le résultat ne déplut probablement pas car Louis XV demanda ensuite un service de table.

Le 2 juin 1738, les directeurs de la Compagnie des Indes ordonnèrent au conseil de direction de Canton de faire exécuter aux armes du roi diverses pièces de porcelaines, suivant le mémoire qui lui en a été remis, lequel détaillait certainement la composition exacte du service. La fabrication fut plus longue que prévue et le 3 mai 1740, les directeurs faisaient au conseil de Canton la remarque suivante « Si la porcelaine ordonnée pour le roy il y a deux ans n’a pu être entièrement exécutée et chargée sur les vaisseaux le Condé et le Duc de Chartres, d’avoir attention à ce que le restant soit bien achevé, bien encaissé et chargé par moitié sur les vaisseaux de cette expédition, lui observant d’en faire faire une facture séparée ». Un tel chargement séparé évitait une perte totale en cas de naufrage de l’un d’eux. Ces deux navires abordèrent Lorient le 25 juillet 1740, et Louis XV reçut probablement son service le courant du mois suivant.

La composition exacte du service n’est pas connue, mais un service importé de Chine comportait habituellement entre cent douze et cent vingt-deux pièces. Louis XV destinait probablement ce service armorié à sa nouvelle salle à manger d’hiver, aménagée en 1738 au second étage du château de Versailles. La présence des armes de France et la commande de ces pièces « pour le roy » indiquent qu’elles étaient disposées sur la table royale lors des soupers des cabinets de Louis XV, avant de se voir détrônées en 1753 par le service bleu céleste livré par la manufacture de Vincennes. Déclassé, le service servit probablement sur la table des officiers du roi et il fut dispersé entre Versailles et Marly (et peut-être d’autres maisons royales comme Rambouillet). Durant la Révolution, la présence des armes de France entraîna la destruction de certaines pièces, d’autres étant vendues.

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